Tchad: Deux ans de prison ferme requis contre le journaliste Olivier Monodji
Au Tchad, mercredi 2 juillet 2025, deux ans de prison ferme ont été requis contre notre confrère Olivier Monodji, directeur du journal Le Pays et correspondant de RFI, et ses six co-accusés - quatre sont aux arrêts depuis quatre mois, deux comparaissent libres et le dernier est absent. Ils sont poursuivis pour « intelligence avec des agents d'une puissance étrangère », en l'occurrence la Russie. La justice a rejeté les demandes de remise en liberté provisoire avant d'examiner le fond de l'affaire.
Amaigri, fatigué et se plaignant de problèmes aux yeux, Olivier Monodji a assuré garder le moral. Mais le journaliste a regagné sa cellule de la maison d'arrêt de Klessoum, mercredi 2 juillet, après avoir vu sa demande de remise en liberté provisoire rejetée par la Cour.
Les débats ont ensuite porté sur le fond de l'affaire. Le 9e substitut du procureur a détaillé les arguments du parquet pour requérir deux ans de prison ferme : les sept prévenus ont rencontré mi-2024 des citoyens russes liés au groupe Wagner, et ils ont reçu de l'argent en échange de prestations comme leur trouver un immeuble, leur arranger des rendez-vous, faire des recherches ou publier des publireportages sur l'inauguration de la maison russe de Ndjamena, capitale du Tchad.
Pendant plusieurs heures de plaidoiries, les avocats ont demandé la relaxe de tous les prévenus, faute d'infraction constituée. Ils ont rappelé notamment que les documents transmis étaient accessibles au public et que les interlocuteurs russes ont caché leur véritable identité et motivation. Les avocats ont insisté sur la nullité de la procédure concernant les quatre journalistes mis en cause, ce qu'on leur rapproche relevant du droit de la presse. La Haute autorité de la communication et des médias (Hama) n'a ainsi pas sanctionné les contenus en question.
Le délibéré a été fixé au vendredi 4 juillet.